Benjamin Epps
Cartel Concerts
1ère partie : David Pistol
Benjamin Epps sait rapper. Sa voix limpide, son vocabulaire riche, ses variations de flows. On a compris que tout cela est maîtrisé.
Depuis fin 2020, grâce à ses trois EP (Le Futur, Fantôme Avec Chauffeur et Vous êtes Pas Contents Triplé) et ses nombreuses collaborations (de Pedro Winter à Rocca ou Selah Sue en passant par Youssoupha, Lous & The Yakuza et Dinos) Benjamin Epps l’a prouvé.
Encore inconnu du grand public il y a deux ans le jeune artiste s’est imposé dans le cœur des fans à coups de punchlines assassines, de clips originaux (Goom inspiré du film culte Ghost Dog, Kennedy En 2005 tourné dans une laverie, Jeune où il vieillit tout au long du titre… ), d’un peu de provocations et surtout de plus de soixante-dix concerts (dont un Elysée Montmartre sold out en octobre dernier) à travers la France.
Pour son premier album Kesstate alias Benjamin Epps s’est toujours dit qu’il voulait raconter sa vie. La Grande Désillusion est donc une confidence qu’il donne à son public. D’abord, Benjamin est inquiet pour son pays natal le Gabon, sa capitale Libreville et son fameux quartier Belle Vue où il a grandi. Bien évidemment il en parle le plus dans l’urgent Welcome to B’Hell Vue. Plusieurs fois, comme dans le puissant Dans Nos Murs il évoque aussi ses relations compliquées avec son père et ses grands frères. Sur le furieux Police à Ma Porte, dès le deuxième couplet il parle de sa toute relative nouvelle notoriété et de ses inconvénients. Benjamin Epps, aujourd’hui jeune père sort de l’innocence et vit artistiquement et personnellement une période de transition. Cela ne l’empêche pas, sur plusieurs morceaux (La Tension, Intellectuelle Violence…) de réaffirmer avec force de punchlines qu’il reste le « Meilleur Rappeur de France ». On ne se refait pas !